Réalisation ou amélioration d'un filtre d'enceinte acoustique.
  Les résultats obtenus de circuits électroniques hi-fi, tiennent 
  souvent beaucoup plus à leur réalisation architecturale qu'à 
  leur schéma théorique.
  On est aujourd'hui très informé sur les performances des composants 
  et leur intérêt, voire même parfois trop ce qui permet à 
  des labels opportunistes de proposer des composants dit "audiophiles" 
  qui sont parfois pire que ceux d'origine, mais on parle peu de l'attention portée 
  à la structure des circuits, si ce n'est sous le terme "symétrique" 
  qui est galvaudé et ne veut plus rien dire. Il peut s'appliquer à 
  la conception des circuits, à l'indépendance des canaux ou à 
  l'implantation géographique des composants.
  S'attaquer à des modifications sur des schémas électroniques 
  d'amplificateurs requiert de profondes connaissances et représente de 
  gros risques que je ne vous conseille pas de prendre. En revanche sur certains 
  filtres d'enceintes, il est possible d'obtenir de substantielles améliorations 
  en re-câblant les filtres tout en conservant les composants d'origine.
  Notre culture électronique est basée sur des schémas dans 
  lesquels l'attention est portée sur l'évolution et l'amplification 
  d'un signal. Ce signal est qualifié en courant ou en tension. Dans les 
  deux cas il s'agit d'une différence entre deux potentiels. Dans la plupart 
  des cas, le potentiel de référence de cette différence 
  de potentiel est la masse qui correspond au point zéro de l'alimentation.
  Quand vous regardez le schéma électronique, cette masse est représentée 
  par une ligne continue à la base du dessin. Selon le schéma, plusieurs 
  composants y sont rattachés en différents points, entre autre 
  la référence d'entrée et de sortie du signal et différents 
  condensateurs de filtrage.
  En représentant la référence pour toutes les tensions, 
  cette "masse" se devrait d'être au même potentiel en tout 
  ses points. La seule manière pour cela c'est de l'organiser en "étoile", 
  c'est à dire que chaque composant qui doit lui être rattaché 
  le soit par une piste ou un conducteur distinct ramenés au même 
  point. Si, comme dans beaucoup de cas pour préserver une organisation 
  esthétique alignée des composants, on "récupère" 
  n'importe quelle piste de masse "au plus près", on va créer 
  une intermodulation entre les différents courants utilisant les mêmes 
  pistes.
  Cela est encore plus vrai pour les filtres d'enceintes dans lesquels circulent 
  des courants importants qui créent des tensions parasites au travers 
  la résistance des conducteurs.
  Pour limiter ces inconvénients, il est possible de vérifier si 
  votre filtre d'enceinte est bien câblé en étoile.
  Pour cela, il faut considérer la borne négative, ou l'arrivée 
  de celle-ci sur le filtre, comme centre de l'étoile et s'assurer que 
  les composants qui y sont reliés le sont bien par un conducteur ou une 
  piste indépendante et que deux composants, voire plus, n'utilisent pas 
  la même piste.
  Dans le cas de filtres sur circuit imprimés, la piste de masse est souvent 
  constituée par une large surface sur laquelle sont soudés anarchiquement 
  les composants. Il est parfois possible de creuser des sillons pour différencier 
  les pistes reliant chacun des composants à l'arrivée noire du 
  bornier.
  Si ce n'est pas le cas, il est possible de dessouder le composant du côté 
  masse et de le relier par un brin de 19 x 30 à l'arrivée noire 
  du bornier.
  La résistance du conducteur, si elle n'est en série qu'avec un 
  composant ne créera pas d'intermodulation.
  J'ai fait réaliser ces modifications à quelques amis qui ont été 
  très surpris du résultat.
  J-C Tornior